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vés, il représenta le directeur de la maison accueillant avec bienveillance quelques pauvres malheureux. Agnolo passa toute sa vie à composer des dessins, sans jamais trouver l’occasion de les utiliser. Il mourut au milieu de la plus profonde misère.

Nous terminerons en disant que Cosimo Roselli ne laissa qu’un fils qui devint constructeur et assez bon architecte (8).



À la sèche énumération que Vasari nous donne des productions du Florentin Cosimo Roselli, aux rares et maigres éloges qu’il semble lui lâcher du bout des lèvres, on serait tenté de croire qu’il ne lui a accordé place dans son livre que pour trouver occasion de parler de la piteuse mine que firent les peintres de la chapelle Sixtine en se voyant forcés « de couvrir du plus bel azur et de rehausser d’or leurs tableaux », à l’instar de celui qui avait été l’objet de leurs railleries. Vasari a sacrifié d’une manière manifeste un homme de talent au plaisir de mettre en relief le mauvais goût de Sixte IV eta déconvenue des artistes soumis à sa censure. C’est là une faute dont sa gravité et sa probité d’historien auraient dû le préserver. Afin de la réparer, autant qu’il est en nous, nous consacrerons une attention toute particulière aux œuvres de Cosimo Roselli. Notre Florentin avait acquis des droits incontestables au rang distingué que nous réclamons pour