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Enfin Giovanni, étant parvenu à l’âge de quatre-vingt-dix ans, mourut de vieillesse, laissant un nom que ses œuvres ont rendu immortel. On l’ensevelit dans l’église et dans le tombeau où reposait déjà le corps de son frère Gentile. Il ne manqua pas de gens à Venise qui cherchèrent par leurs sonnets à l’honorer autant qu’il avait lui-même honoré sa patrie.

À l’époque où florissaient les Bellini, ou peu de temps auparavant, travaillait à Venise un peintre nommé Giacomo Marzone qui, entre autres choses, fit à Santa-Lena, dans la chapelle dell’Assunzione, la Vierge avec une palme, saint Benoît, sainte Hélène et saint Jean. Il exécuta ce tableau dans l’ancienne manière et posa ses figures sur la pointe des pieds, selon la coutume des peintres qui vivaient du temps de Bartolommeo de Bergame. (2)



Lorsque Vasari accepta la glorieuse mission de conserver et de propager la mémoire des artistes qui, durant le cours entier de trois siècles, avaient illustré l’Italie, les matériaux, disséminés sur tous les points, offraient les plus grandes difficultés à rassembler. Au milieu des guerres et des discordes suscitées par l’ambition des princes, par l’inquiétude des républiques, et fomentées par la cupidité des condottieri, une foule d’édifices avaient été détruits de fond en comble, ou tellement mutilés