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publics avec d’honorables inscriptions ; si ce n’était pour encourager à imiter leurs glorieux exemples ? Giovanni peignit, pour Messer Pietro Bembo, avant que cet illustre écrivain n’allât se fixer à la cour du pape Léon X, le portrait d’une de ses maîtresses avec une perfection inimitable. Aussi, de même que le Petrarca florentin avait célébré Simone Memmi dans ses vers, de même le Petrarca vénitien célébra Giovanni dans ses rimes, comme dans ce sonnet :

O imagine mia celeste e pura,

où, au commencement du second quatrain, il dit :

Credo che ’I mio Bellin con la figura, etc.

Quelle plus grande récompense de leurs travaux les artistes peuvent-ils désirer que d’être célébrés par les poètes illustres, ainsi que l’a été le très-excellent Titien par le très-savant Messer Giovanni della Casa dans ce sonnet :

Ben veggo io, Tiziano, in forme nuove ;

et dans cet autre :

Son queste amor le vaghe treccie bionde.

Giovanni Bellini ne fut-il pas compté par le fameux Arioste, au commencement du vingt-troisième chant d’Orlando Furioso, parmi les meilleurs peintres de son temps ?

Mais revenons aux ouvrages de Giovanni, c’est-à-