substitué, sur ses tableaux, le nom d’un autre peintre au sien, comme, par exemple, celui du Mantegna qu’ils ont appliqué à sa Femme adultère du palais Pitti, et vous vous rendrez facilement compte de l’obscurité où est enseveli ce consciencieux travailleur. Cependant Ercole Grandi fut tenu en haute estime par ses contemporains qui, à maintes reprises, l’employèrent de préférence au Costa, au-dessus duquel Vasari, l’on s’en souvient, n’hésite pas à le mettre. De même que tous les hommes de son siècle, il était possédé de l’ambition de faire progresser l’art. Les douze années, dont il passa une partie à peindre et l’autre à retoucher à sec les fresques de la chapelle Garganelli, témoignent de ses efforts, et les éloges de l’Albane, qui compare ce chef-d’œuvre à ceux du Mantegna et du Pérugin, attestent son succès. Pourquoi donc la postérité a-t-elle traité Ercole avec si peu de faveur, nous pouvons dire avec tant d’injustice ? Songeant aux rares productions de ce timide ouvrier, aurait-elle jugé que la qualité ne vaut pas la quantité ?
(1) Le P. Orlandi, dans son Abecedario pittorico, nous apprend qu’Ercole appartenait à la famille Grandi. Il ajoute qu’il mourut l’an 1480.