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privations, qu’il mourut à l’âge de trente-cinq ans. S’il eût étudié son art dès son enfance, comme il le fit à dix-huit ans, non-seulement il aurait facilement égalé son maître, mais il l’aurait encore laissé bien loin derrière lui.

Nous conservons, dans notre recueil, des dessins d’Ercole et de Guido qui se distinguent par une bonne manière et une exécution aussi correcte que gracieuse.



La modestie d’Ercole poussée jusqu’à la faiblesse, l’injuste défiance de ses forces, et l’attachement extrême qu’il professa pour son maître Lorenzo Costa, et qui lui fit rejeter, ainsi que le rapporte notre auteur, tous les avantages brillants qu’on lui proposa pour le séparer de lui, nuisirent sans doute beaucoup à sa célébrité, qui est loin d’égaler son mérite. Vasari lui-même, qui vivait de son temps, tout en donnant une assez complète énumération de ses œuvres, semble avoir ignoré son nom patronymique de Grandi que l’on a découvert récemment par un pur effet du hasard. La rareté de ses peintures, causée par le soin extraordinaire qu’il leur consacrait, n’est peut-être pas non plus étrangère à la maigre part de renommée qu’il a obtenue de nos jours. Joignez à cela la sotte et déplorable vanité des amateurs et les sales spéculations des marchands d’œuvres d’art, qui ont souvent