ses travaux, s’attira la haine des peintres bolonais, qui ont toujours détesté les étrangers, et qui même se font parfois une guerre acharnée entre eux. Du reste, il faut l’avouer, la haine et l’envie sont, pour ainsi dire, les vices favoris des artistes de tous les pays. Quelques peintres bolonais s’entendirent donc un jour avec un charpentier qui les cacha dans l’église. Aussitôt que la nuit fut venue, ils forcèrent la porte de la chapelle où travaillait Ercole, et, non contents d’avoir vu ses tableaux, ce qui devait leur suffire, ils dérobèrent tous ses cartons, ses croquis et ses dessins. Indigné, Ercole n’eut pas plus tôt terminé ses peintures, qu’il s’éloigna de Bologne. Il emmena avec lui Duca Tagliapetra, sculpteur renommé, auquel on doit les magnifiques fenêtres du palais du duc de Ferrare et ces beaux feuillages en marbre qui ornent la balustrade de la chapelle de San-Petronio. Ercole, dégoûté des voyages, se fixa, avec son ami Duca, à Ferrare, où son pinceau eut largement à s’exercer.
Ercole aimait le vin avec passion. Ses excès souvent répétés abrégèrent sa vie. Il était parvenu jusqu’à l’âge de quarante ans sans aucune maladie, lorsqu’un beau matin il mourut de la goutte (1).
Son élève Guido, peintre bolonais, fit à fresque, l’an 1491, comme l’indique l’inscription qu’il laissa sous le portique de San-Piero, à Bologne, un Crucifix avec les Maries, les larrons, les chevaux, et d’autres figures qui ne manquent pas de mérite. Ambitieux d’acquérir la même gloire qu’Ercole, il se livra à un travail si pénible et se soumit à tant de