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ces maîtres et surtout à travailler d’après nature. Ces études lui furent très-profitables, bien qu’il conservât toujours un peu de raideur et de sécheresse dans sa manière.

De retour à Ferrare, Lorenzo décora tout le chœur de l’église de San-Domenico, où l’on reconnaît l’application et la conscience qu’il apportait à l’exercice de son art. On voit de lui, dans la galerie du duc de Ferrare, des portraits très-ressemblants, et chez différents gentilshommes beaucoup de tableaux que l’on conserve avec vénération.

À San-Domenico de Ravenne, dans la chapelle de San-Bastiano, il laissa un tableau à l’huile et plusieurs fresques très-estimées.

Il alla ensuite à Bologne où il fit un saint Sébastien percé de flèches, qui fut la meilleure peinture en détrempe que l’on eût jamais vue dans cette ville. Il est également auteur du saint Jérôme de la chapelle des Castelli, et du saint Vincent de celle des Grifoni. Le gradin de cette dernière figure fut exécuté par un de ses élèves qui le surpassa de beaucoup, comme nous le dirons en son lieu. Dans la chapelle des Rossi, de la même église, Lorenzo peignit la Vierge, saint Jacques, saint Georges, saint Sébastien et saint Jérôme. C’est là, sans contredit, son chef-d’œuvre.

Bientôt après, Francesco Gonzaga, marquis de Mantoue, l’ayant appelé à son service, il orna une chambre du palais de San-Sebastiano de peintures partie à la gouache, partie à l’huile. La première représente la marquise Isabella en compagnie de