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122 DESIDERIO DA SETTIGNANO.

sans s’appauvrir, ce qui n’est point à lui. Son chef d’œuvre, le tombeau de Marsuppini, n’est éclipsé que par celui d’Andrea Vendramin, qui clôt la série des grands mausolées du quinzième siècle. Personne, nous en sommes sûrs, ne nous contredira, lorsque nons affirmerons que, dans tous ces monuments, la sculpture seule joue un rôle, tant l’architecture y est insignifiante. Ce principe n’ayant jamais cessé de régner, comme chacun peut s’en convaincre en parcourant les recueils de Cicognara et de Seroux d’Agincourt, nous terminerons ici cet article déjà trop long pour son sujet, et nous nous dispenserons de citer, à l’appui de notre thèse, les mausolées de nos jours « chargés de figures allégoriques qui écrasent de leurs marbres glacés des cendres moins glacées qu’elles » (Chateaubriand).



NOTES.

(1) Settignano, petite bourgade située à deux milles environ de Florence, et habitée par des tailleurs de pierre, renferme une villa qui a appartenu à Michel-Ange Buonarroti.

(2) Le Baldinucci, Dec. I, part. I, sec 3, p. 41, affirme que Desiderio fut élève de Donatello.

(3) La maison des Gianfigliazzi est située le long de l’Arno, entre le pont de la Santa-Trinità et celui de la Carraia.

(4) Messer Gregorio et non Giorgio, père de Carlo Marsuppini, fut un excellent jurisconsulte, mais n’exerça jamais la charge de secrétaire de la république, comme le dit Vasari.