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DESIDERIO DA SETTIGNANO. 121

soubassement fort étendu porte une estrade surmontée d’un lit mortuaire, caché en partie par les rideaux du baldaquin que soulèvent deux petits anges. Le socle est occupé par de « nombreuses statues, parmi lesquelles, nous a dit Vasari, on remarque celle de la reine soutenue par un lion, emblème de son courage et de sa magnanimité [1]»

Le mausolée du cardinal Gonsalvi, par Giovanni Cosmate, et celui de Benoît XI, par Giovanni, de Pise, appartiennent l’un et l’autre au commencement du quatorzième siècle. Ils ne diffèrent du précédent que par quelques détails de peu d’importance, et retracent comme lui la scène exacte de l’exposition du mort. Cet usage se conserva jusqu’à l’époque où fut érigé, à Santa-Maria-Novella de Florence, le monument de la bienheureuse Villana, à propos duquel Vasari est tombé dans une erreur qu’il est de notre devoir de signaler. Trompé sans doute par la finesse de l’exécution, la grâce et le bon goût de l’ornement, il n’hésita pas à en faire honneur à Desiderio da Settignano, qui avait acquis la plus haute célébrité en ce genre. Mais la récente découverte du marché conclu pour cet ouvrage, l’an 1451, entre le procureur du couvent de Santa-Maria-Novella et Bernardo Rossellino, nous a révélé son véritable auteur, qui prend ainsi parmi les sculpteurs une place semblable à celle que son génie lui a value parmi les architectes. Desiderio, d’ailleurs, est assez riche de son propre fonds pour restituer,

  1. Voir tome Ier notre traduction, pag. 124.