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DESIDERIO DA SETTIGNANO. 119

blent presque en tout point aux grands bûchers.

Ainsi, selon Pline, le mausolée d’Halicarnasse avait cent pieds de haut, et s’élevait sur un soubassement de quarante-cinq pieds de circuit. Un stylobate et une colonnade isolée composaient sa masse principale, haute de quarante pieds environ. Au-dessus, une autre masse pyramidale à vingt-quatre degrés égalait la hauteur de la colonnade. La plate-forme supérieure portait un quadrige en marbre. Le mausolée d’Auguste, d’après Strabon, formé de terrasses en étages, soutenues pgr trn immense soubassement de marbre, était surmonté de la statue colossale de l’empereur. Le mausolée d’Adrien se rapproche encore davantage, par sa masse et ses détails, des bûchers d’apothéose représentés sur les médailles, et enfin le nom de septizonium, donné au mausolée de Septime-Sévère, indique, de la manière la plus claire, que ce dernier édifice était à sept étages.

Ces notices, que nous avons à dessein fort abrégées, pour éviter au lecteur l’ennui des descriptions architecturales, suffisent, il nous semble, pour prouver ce que nous avons avancé, à savoir que les monuments mortuaires des anciens recevaient leurs formes de l’architecture et non de la sculpture. Cela s’explique, du reste, par l’usage éminemment philosophique adopté par les Grecs et les Romains, de placer leurs tombeaux soit à l’entrée des villes, soit le long des chemins publics, soit sur le rivage de la mer, afin de présenter un profond et sérieux enseignement aux vivants. Et comme d’innombrables