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DESIDERIO DA SETTIGNANO. 117

été le type des tombeaux grecs et des bûchers d’apothéose des empereurs de Rome, dont les formes furent à leur tour exactement reproduites par les mausolées romains. Les notions laissées par Diodore de Sicile sur le bûcher d’Héphestion, par Hérodien sur celui des apothéoses, par Pline, Strabon et d’autres historiens sur les mausolées d’Halicarnasse, d’Auguste, d’Adrien et de Septime-Sevère, l’attestent pleinement.

« Alexandre, écrit Diodore de Sicile, ayant rassemblé des architectes et un grand nombre d’artistes habiles, fit aplanir l’espace où devait s’élever le bûcher, et lui donna une forme carrée d’un stade de longueur en tous sens ; l’espace étant divisé en trente compartiments, on y établit des planchers de charpente. Le tout fut ordonné sur un plan quadrangulaire. On plaça ensuite les ornements à l’entour. La décoration du soubassement se composait de deux cent quarante proues de quinquérêmes avec des figures d’archers, etc. Au-dessus s’élevait le second étage dont la décoration consistait (au lieu de colonnes) en grands flambeaux de quinze pieds de haut ; des aigles, les ailes déployées, les surmontaient ; des dragons étaient en bas. La troisième périphérie était ornée d’une frise représentant des chasses d’animaux. La frise du quatrième étage représentait les combats des centaures. Au cinquième, étaient figurés, dans un ordre alternatif, des lions et des taureaux. La plate-forme était occupée par des trophées d’armes des Macédoniens et des Barbares. Le tout