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dessins de tous les édifices que nous venons de faire passer sous leurs yeux ?

Mais retournns à Antonio, que nous avons quitté depuis si longtemps. Ses sculptures datent de l’an 1490 environ. Le soin qui a présidé à leur exécution, et les difficultés qu’Antonio s’est plu à y rassembler pour avoir le mérite de les vaincre méritent tous nos éloges. Ce sont de beaux modèles dont les artistes modernes ont pu tirer profit. Antonio donna à ses figures un fini et un modelé que l’on n’avait encore jamais vu pousser à cette perfection, qui aujourd’hui encore paraît merveilleuse (6).



Si Bernardo Rossellino et le pape Nicolas V n’occupent pas la première place dans l’histoire de l’architecture, il faut uniquement s’en prendre à la déplorable fatalité qui les empêcha de recueillir les fruits de ce qu’ils avaient semé. Jamais souverain pontife, sans excepter Jules II, n’aima les arts avec plus d’ardeur, et ne leur prodigua de plus magnifiques encouragements que Nicolas V ; jamais architecte, sans excepter Bramante, ne médita de plus admirables, de plus gigantesques projets que Bernardo Rossellino. Et cependant aujourd’hui, tandis que les noms de Jules II et de Bramante éblouissent par leur éclat, on ne petit sans de laborieuses recherches découvrir ceux de Nicolas V et de Rossellino au milieu de la poussière et des ténèbres des