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saint-siége apostolique. Parlerons-nous d’un amphithéâtre pour le couronnement des papes, des jardins, des loges, des aqueducs, des fontaines, des chapelles, des bibliothèques et d’un conclave, qui auraient concouru à augmenter la pompe de ce majestueux ensemble ? En somme, cette édification (je ne sais si je dois lui donner le nom de château, de palais ou de ville) aurait été la plus superbe chose qui eût jamais été faite depuis la création du monde jusqu’à nos jours. L’Église romaine aurait vu dans un saint monastère, nouveau paradis terrestre, au milieu de tous les ministres de Dieu qui habitent la ville de Rome, le souverain pontife, dont la vie céleste et angélique aurait, par ses exemples, ranimé la ferveur du christianisme et converti les cœurs infidèles à la foi du vrai Dieu et de Jésus-Christ. Mais, hélas ! la mort de Nicolas V fit échouer ce projet. Pour tout souvenir, il en reste quelques constructions que l’on reconnaît à deux clefs croisées sur un champ rouge, armoiries du pape Nicolas. Ce pape désirait aussi agrandir, enrichir et embellir l’église de San-Pietro de telle sorte, qu’il vaut mieux que nous n’en disions rien, de peur de n’en donner, malgré tous nos efforts, qu’une bien faible idée, puisque le modèle a été perdu. Du reste, ceux qui voudront connaître à fond les larges conceptions de Nicolas V n’ont qu’à lire la vie de ce pontife, écrite par le noble et savant Florentin Gianozzo Manetti. Avons-nous besoin d’apprendre à nos lecteurs que Bernardo fut l’architecte choisi par Sa Sainteté pour tracer les