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grandes et magnifiques, et les appartements particuliers réunissent aux recherches de la décoration toutes les commodités désirables. En un mot, ce palais ne le cède à aucun de ceux qui avaient été construits jusqu’alors  (1).

En outre, Francesco était très-savant ingénieur, et il appliqua son talent surtout aux machines de guerre, dont il peignit lui-même une espèce de collection sur une frise du palais d’Urbin. Il laissa quelques livres pleins de dessins de ce genre : le plus précieux appartient au seigneur duc Cosme de Médicis. Ses profondes études sur les instruments de guerre et sur la construction des amphithéâtres de l’antiquité l’empêchèrent de se consacrer à la statuaire, mais ne contribuèrent pas moins à sa gloire que ses sculptures auraient pu le faire. Le duc Federigo Feltro, dont il reproduisit les traits avec le ciseau et le pinceau, lui prodigua des marques éclatantes de son estime et de sa générosité lorsqu’il retourna à Sienne.

Pie II demanda à notre artiste les modèles de l’évêché de Corsignano, sa patrie, qu’il érigea en ville, et à laquelle il donna le nom de Pienza. Francesco s’acquitta avec soin de cette entreprise, et dessina la forme et les fortifications de la ville, ainsi que le palais et la loge du pape. Il vécut toujours honorablement à Sienne, où il fut promu à la suprême magistrature des Signori. Il mourut à l’âge de quarante-sept ans. Ses œuvres datent de l’an 1480 environ  (2).

Il eut pour élève et ami intime Jacopo Cozze-