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pour lui qu’un exercice mystique. L’aspiration vers un monde mystérieux, les élans vers l’infini, l’extase continue, tels furent ses mobiles. De là, ce mépris excessif et choquant de la forme et des détails ; de là, cette humiliante absorption de l’individu dans l’immensité : mais, de là aussi cet ensemble imposant, ces enthousiastes formules de foi, d’espérance et d’amour, qui ravissent, transportent et émeuvent si profondément les âmes disposées à s’exalter. Néanmoins, que l’on se mette soigneusement en garde contre les séductions du mysticisme ; car, comme on l’a déjà dit, s’il est respectable en ce qu’il est le plus souvent élevé dans ses tendances, et presque toujours uni aux plus éclatantes vertus ; d’un autre côté il est déplorable, parce qu’à l’usage légitime de nos facultés intellectuelles il en substitue l’abus le plus irrationnel.



NOTES.

(1) La confrérie de San-Marco est un hospice où l’on reçoit les pèlerins ultramontains. Le tableau d’autel dont Vasari vient de parler fut transféré dans le réfectoire de cet édifice. — Voyez le Riposo de Borghini, pag. 271, où se trouve un sonnet en l’honneur de Benozzo.

(2) Lorsque le palais Medicis passa aux marquis Riccardi, ceux-ci, pour construire un magnifique escalier, furent obligés d’abattre