ne put lutter contre beaucoup de ses rivaux par la science et la correction de son dessin, du moins il les surpassa tous par la multitude de ses ouvrages, parmi lesquels il s’en rencontre nécessairement de fort bons.
Dans sa jeunesse, il peignit le tableau de l’autel de la confrérie de San-Marco (1), et à San-Friano une Mort de saint Jérôme qui a été gâtée lorsque l’on arrangea la façade de l’église qui donne sur la rue. Dans la chapelle du palais Médicis (2), il fit à fresque l’Histoire des Mages, et à Rome, dans la chapelle des Cesarini, à Araceli, les Histoires de saint Antoine de Padoue, dans lesquelles il introduisit le portrait du cardinal Giuliano Cesarini et celui d’Antonio Colonna. Au-dessus de la tour des Conti, il exécuta également à fresque une Madone et quelques saints, et à Santa-Maria-Maggiore, dans une chapelle en entrant à droite par la porte principale, plusieurs figures qui sont dignes d’éloges (3).
De Rome, Benozzo passa par Florence pour aller à Pise, où il couvrit de sujets de l’Ancien-Testament une aile entière du Campo-Santo. On peut dire que c’est une œuvre vraiment effrayante ; car elle présente l’histoire de la création du monde, jour par jour, la construction de l’arche de Noé, le Déluge, l’édification de la tour de Babel, l’incendie de Sodome et des autres villes voisines, l’histoire d’Abraham et d’Isaac, la naissance de Moïse et tous les prodiges qu’il opéra jusqu’au moment où il tira d’Egypte son peuple, qu’il nourrit pendant tant