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fut enterré dans le Santo avec tous les honneurs qui étaient dus à son mérite.

Son portrait me fut envoyé de Padoue par quelques-uns de mes amis auxquels il fut donné par le docte et révérend cardinal Bembo, un des amateurs les plus éclairés des beaux-arts.

Dans ce volume, nous avons vu la sculpture délivrée, par les efforts du Ghiberti et du Donatello, de l’espèce de torpeur qui s’était emparée d’elle après la forte secousse que lui avait imprimée Niccola de Pise. Le Donatello et le Ghiberti chassèrent la timidité qui avait arrêté l’essor des disciples immédiats du Pisan. Tout en se laissant guider par la nature, ils puisèrent dans l’étude approfondie de l’antique une hardiesse inconnue à leurs devanciers. Néanmoins, ils furent assez prudents pour ne jamais permettre à leur imagination de se livrer à une liberté, à une licence, dont le Buonarroti seul était appelé à se jouer sans danger. À la vérité, pour élever leur vol au-dessus de celui de leurs rivaux, ils n’eurent pas besoin d’avoir recours à des moyens extrêmes, de se lancer hors de toutes limites. Ils cherchèrent donc à inspirer de douces et tranquilles émotions, plus qu’à exciter la surprise et l’effroi. Ils tendirent à mettre leur art en honneur, plus qu’à faire un étalage superflu de leur science. Aussi, en présence de