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avant de quitter Padoue, lui laissa tous ses ustensiles, ainsi que les dessins et les modèles des bas-reliefs en bronze qui étaient destinés au Santo de cette ville. Cela fut cause qu’aussitôt après le départ de Donatello, Vellano fut chargé de l’exécution de ces travaux. Il fit donc tous les bas-reliefs qui ornent un des côtés du chœur du Santo. On admire surtout le Samson renversant les colonnes du temple des Philistins. On conserve encore dans le Santo les cires et les modèles de ces bas-reliefs, et plusieurs candélabres en bronze qui montrent le génie inventif de notre artiste. On voit qu’il avait un extrême désir d’égaler Donatello, mais la tâche était au-dessus de ses forces.

Vellano s’appliqua également à l’architecture et se distingua dans cet art. Étant allé à Rome l’an 1464, il fut employé par le pape Paul, de Venise  (1), qui se servait alors de Giuliano da Maiano pour diriger les constructions du Vatican. Vellano y sculpta, entre autres choses, les armoiries de ce pontife, au bas desquelles on lit son nom. On lui doit aussi une grande partie des ornements du palais de San-Marco, où il plaça le buste de Paul II au haut de l’escalier. Il dessina ensuite une cour et des escaliers d’une beauté extraordinaire pour ce palais, mais la mort du pape en arrêta l’exécution. Pendant son séjour à Rome, il fit, pour sa Sainteté et d’autres personnages, une foule de petits ouvrages en marbre et en bronze dont je n’ai pu trouver aucune trace.

À Pérouse, il laissa la statue de Paul II plus grande que nature, et il y grava son nom et la date de