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ture autant qu’il est permis à l’homme. Là ne se bornent pas ses inventions. Il composa un instrument avec lequel on pouvait mesurer la profondeur de la mer, et trouva le moyen de démonter et de recomposer en un moment le pont d’un vaisseau. On lui doit aussi des machines de guerre en tout genre. Nous regrettons que l’espace nous manque pour indiquer la manière ingénieuse dont il souleva un navire qui gisait au fond de la mer depuis Trajan ; nous renvoyons nos lecteurs à l’Italia illustrata de Biondo Flavio qui leur fournira sur ce sujet les détails les plus minutieux.

Nous avons peu de chose à dire des ouvrages d’architecture de Leon-Battista Alberti. Vasari nous en a dressé une liste complète et a su les apprécier avec une justesse qui ne laisse rien à désirer. Il a eu seulement le tort de lui attribuer la façade de Santa-Maria-Novella. Le goût demi-gothique qui y règne éloigne d’Alberti toute idée de participation à ce travail. Il n’est auteur que de la porte dont l’élégance et la pureté la rangent parmi les plus belles. Comme on l’a vu, Alberti tendit constamment à appliquer aux édifices qu’il fut chargé de construire à Rome, à Florence, à Mantoue et à Rimini, les ordres et les proportions des monuments antiques qu’il avait étudiés dans diverses parties de l’Italie. Mais son imitation n’est ni banale ni servile. Sa fontaine de Trevi, son palais Ruccellai, son chœur et sa tribune de la Nunziata, son église de Sant’-Andrea, et surtout son chef-d’œuvre, la célèbre église de San-Francesco de Rimini, se distinguent par un