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âge, une bienfaisante influence. Il s’est chargé lui-même de nous apprendre avec quelle sollicitude on veillait à son éducation, et quelle estime il faisait des soins dont on l’avait entouré. « Nos heures de travail, dit-il, étaient distribuées de telle sorte que pas une minute n’était perdue…. J’aurais été complètement heureux si les journées n’eussent pas été aussi courtes. »

Né dans une époque où les ouvrages de l’antiquité étaient l’objet des commentaires des philosophes et des inspirations des poètes, Alberti conçut une véritable passion pour les langues grecque et latine, mais la connaissance profonde qu’il en acquit, loin d’être un but pour lui, ne fut qu’un moyen : elles ne lui servirent que d’introduction aux arcanes de la science de Rome et d’Athènes. Comme Dante, comme Pétrarque, comme Boccace, il espérait y trouver le lien qui devait rattacher la chaîne de la tradition, que la société, préoccupée par les idées religieuses, avait laissé se rompre. Il était guidé, non par un brutal appétit de savoir, mais par un amour éclairé et philosophique de la science, mais par un sentiment noble et généreux qui le poussait à travailler au bien-être des hommes par la recherche et la mise en lumière de tout ce qui était capable de développer l’intelligence humaine.

Les ouvrages de Leon-Battista sur les arts, les sciences, l’histoire et la philosophie, sans parler de ceux qu’il a consacrés à la poésie et à la critique, sont trop nombreux pour que nous songions à en