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lant dans la faction des blancs, et, de même que les Médicis, les Acciaiuoli, les Bardi, les Pitti, ils avaient habilement profité des intervalles de tranquillité pour accroître leurs richesses ; car les historiens ont consacré le souvenir de la magnificence princière qu’ils déployèrent à l’occasion des fêtes et des réjouissances populaires qui eurent lieu à Florence pour célébrer l’acquisition d’Arezzo. Enfin ils furent honorés neuf fois du gonfalonat, la plus haute magistrature à laquelle un Florentin pût aspirer. Mais, au milieu des fréquentes bourrasques qui agitèrent la république, le vent ne leur fut pas toujours favorable : Benedetto et Cipriano degli Alberti furent chassés de leur patrie, et, quelques années après, un décret de bannissement vint frapper leurs enfants au berceau.

Cipriano eut trois fils, Giovanni, Alberto et Lorenzo. Giovanni fut un de ces esprits actifs, si communs en Italie au quinzième siècle, qui savaient allier aux spéculations commerciales l’étude des arts et des lettres. Son frère Alberto, d’abord chanoine, puis évêque de Camerino, fut promu au cardinalat par le pape Eugène, dont il avait gagné les bonnes grâces en conduisant avec une rare habileté plusieurs graves et importantes missions diplomatiques. Lorenzo, homme de science et de mœurs austères, se voua tout entier à ses enfants, parmi lesquels nous trouvons notre Leon-Battista.

Les bons exemples de tout genre fournis par ses plus proches parents, joints aux leçons paternelles, durent exercer sur Leon-Battista, dès son plus jeune