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Ce célèbre architecte, issu de la noble famille des Alberti, naquit à Florence (1). Il entreprit de nombreux voyages pour mesurer les monuments de l’antiquité. Habile arithméticien et géomètre, il écrivit en latin dix livres sur l’architecture, qu’il publia en 1485, et qui ont été traduits en florentin par le révérend Messer Cosimo Bartoli, prévôt de San-Giovanni de Florence (2). On lui doit aussi trois livres sur la peinture, traduits aujourd’hui en toscan par Messer Lodovico Domenichi, les livres de la vie civile, et quelques écrits galants en prose et en vers (3).

Il fut le premier qui essaya de latiniser la versification italienne, en la soumettant au mètre des vers latins (4), comme le prouve l’épître qui commence par ces deux vers :

Questa per estrema miserabile pistola mando
  A te che spregi miseramente noi.

Leon-Battista, se trouvant à Rome du temps de Nicolas V, qui dans sa manie de bâtir avait mis cette ville sens dessus dessous, entra, par le moyen de son ami Biondo de Forli, au service de sa Sainteté qui jusqu’alors avait employé Bernardo Rossellino, sculpteur et architecte florentin, dont nous parlerons dans la vie de son frère Antonio. Le pape confia à ces deux artistes le soin de restaurer son palais et l’église de Santa-Maria-Maggiore. Leon-Battista conseillait et Bernardo exécutait. C’est ainsi que Nicolas V, entre autres travaux utiles et dignes d’éloges, leur fit restaurer l’aqueduc de l’Acqua-Vergine, et construire sur la place de Trevi cette