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Gubbio exécutait des fresques importantes dans le palais public de sa ville natale, et par les vestiges qui subsistent dans le premier vestibule de cet édifice, on juge qu’il n’était point inférieur aux meilleurs élèves du Giotto. Fabriano possède plusieurs tableaux dont les sujets sont tirés de la vie de saint Antoine, abbé, et au-dessous desquels on trouve cette inscription : Allegrettus Nuttii (Allegretto Nucci) de Fabriano hoc opus fecit 136…

Tels sont les maîtres du quatorzième siècle que l’école romaine réclame, et auxquels nous avons cru inutile de mêler Pietro Cavallini, l’ami et l’associé de Giotto, dont Vasari, dans le volume précédent, nous a décrit les admirables mosaïques. Nous voici arrivés au quinzième siècle. Nous épargnerons à nos lecteurs la nomenclature fastidieuse d’artistes obscurs, tels qu’Andrea et Bartolommeo qui peignirent à Orvietto de 1405 à 1457. Les papes, en transportant leur siége d’Avignon à Rome, offrirent aux arts un vaste théâtre dans le Vatican et dans les basiliques. Nous n’aurons pas besoin d’en sortir pour joindre Raphaël. Successivement nous y verrons apparaître le maître de Jacopo Bellini, Gentile de Fabriano, dont le talent, au dire de Michel-Ange, était analogue à son nom ; Fra Carnevale qui, par l’éclat de son coloris, la grâce et la noblesse de ses figures, fait pardonner l’incorrection de son dessin ; Benedetto Bonfigli qui impatronisa les grotesques dans le Vatican, et le Pérngin qui donne la main à Raphaël. Mais n’oublions pas notre Pietro della Francesca. Il doit ouvrir cette dernière série d’hommes