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Les ouvrages de Pietro della Francesca datent de l’an 1458 environ. Il avait quatre-vingt-six ans lorsqu’il mourut, mais à l’âge de soixante ans il perdit la vue. Il laissa dans sa patrie de grands biens et plusieurs maisons qu’il avait bâties lui-même et qui furent brûlées et détruites l’an 1536. Il fut honorablement enseveli dans l’église qui était autrefois à l’ordre des Camaldules, et qui maintenant appartient à l’évêché. La plupart des livres de Pietro sont aujourd’hui dans la bibliothèque de Frédéric II, duc d’Urbin. Ils ont justement valu à leur auteur la réputation du meilleur géomètre de son temps (8).



À tant de reprises différentes, et toujours avec tant d’acrimonie, on a dirigé des attaques contre l’existence de l’école romaine, que nous ne pouvons, à la suite de la vie de Pietro della Francesca, l’un de ses maîtres les plus méritants, nous dispenser de démontrer par un exposé complet et sincère des faits combien elles sont erronées et mal fondées. Nous serons même obligés de revenir plusieurs fois sur ce sujet, notamment à propos de Raphaël d’Urbin, dont on a osé méconnaître l’originalité en même temps que l’on niait l’individualité de son école.

Commençons par dessiner le cercle dans lequel nous entendons placer l’école romaine, car nous