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ment, mais d’une beauté inimaginable. On trouve encore de lui, dans la même ville, chez le jeune marquis Ostanesia, des chambres et des loges ornées de figures en raccourci d’une vigueur étonnante. Hors de la porte Versellina, près du château, il représenta dans les écuries, aujourd’hui démolies, quelques palefreniers occupés à étriller des chevaux, parmi lesquels il y en avait un rendu avec une telle vérité, qu’un étalon s’y méprit et lui lança force ruades.

Revenons à Pietro della Francesca. Dès qu’il eut terminé ses tableaux à Rome, il apprit la mort de sa mère et partit aussitôt pour le Borgo. Il y peignit à fresque, dans l’église paroissiale, sous la porte du milieu, deux saints que l’on admire beaucoup. Dans le couvent des moines de Saint-Augustin, il exécuta le tableau du maître-autel, qui lui valut de nombreux éloges, et une Notre-Dame-de-la-Miséricorde, pour une confrérie. Dans le palais des Conservateurs, il laissa une Résurrection du Christ qui passe pour son chef-d’œuvre et pour le meilleur tableau que possède la ville. Il entreprit avec Domenico de Venise la décoration de la voûte de la sacristie de Santa-Maria-di-Loreto ; mais la crainte de la peste leur fit abandonner ce travail, qui fut achevé, comme nous le dirons en son lieu, par Luca da Tortona, élève de Pietro (3).

De Loreto, Pietro se rendit à Arezzo, où il peignit, pour Luigi Bacci, citoyen Arétin, la chapelle du maître-autel de San-Francesco, dont la voûte avait déjà été commencée par Lorenzo di Bicci (4). Pietro y