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hommes vêtus de noir, et qui voulut qu’on lui érigeât un tombeau de marbre (1).

Polito suivit les traces de Giuliano, et termina les canaux de Poggio-Reale  (2). Benedetto s’adonna complètement à la sculpture et surpassa son oncle. Il eut pour rival, dans sa jeunesse, un sculpteur en terre, nommé Modanino de Modène  (3), qui fit pour le roi Alphonse une Piété en ronde-bosse et en terre cuite coloriée. Modanino introduisit dans ce groupe le portrait du roi Alphonse, qui le paya libéralement et fit transporter son ouvrage dans l’église de Monte-Oliveto de Naples. Dès que le roi fut mort, Polito et Benedetto retournèrent à Florence, où bientôt après Polito passa à une meilleure vie. Les sculptures et les peintures de tous ces artistes datent de l’an 1447 ou environ.

Nous regrettons que Vasari n’ait pas jugé à propos de fondre dans la biographie de Giuliano da Maiano celle de son neveu Benedetto, que nous rencontrerons dans le volume suivant. Unis par le double rapport de la parenté et de la profession, Giuliano et Benedetto demandaient à n’être point séparés dans l’histoire des arts à la gloire desquels ils contribuèrent d’une manière presque égale. Issus d’une famille d’obscurs ouvriers, ils devinrent ensemble de grands artistes ; ils semèrent ensemble,