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de marbre sur lesquels Baccio d’Agnolo éleva, ainsi que nous le dirons plus tard, l’architrave, la frise et la corniche. Giuliano voulait établir ces ornements sur un plan différent, comme on peut en juger par quelques dessins de sa main que nous conservons dans notre recueil ; mais il ne mit jamais ce projet à exécution.

Il se rendit à Naples où il bâtit, pour le roi Alphonse, le magnifique palais de Poggio-Reale, et les fontaines qui sont dans la cour. Il produisit encore un grand nombre de beaux dessins de fontaines pour les places publiques de la ville et les maisons des gentilshommes. Il confia à Piero del Donzello et à son frère Polito le soin de peindre entièrement le le palais de Poggio-Reale. Il sculpta lui—même, pour le roi Alphonse, alors duc de Calabre, dans la grande salle du château de Naples, au-dessus et des deux côtés d’une porte, plusieurs sujets en bas-relief. Il construisit en marbre la porte du château, d’ordre corinthien, et lui donna la forme d’un arc de triomphe. Il la couvrit d’une foule de figures et de bas-reliefs, où il représenta les victoires remportées par le roi Alphonse. Il décora également la porte Capovana de trophées admirables. Aussi obtint-il l’amitié d’Alphonse, qui le récompensa largement de ses peines.

Giuliano fut appelé à Rome par Messer Antonio Roselîo d’Arezzo, secrétaire du pape Paul II, pour bâtir, dans la cour du Vatican, trois étages ornés de galeries soutenues par des colonnes. Le premier étage renferme aujourd’hui divers offices et, entre