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Giuliano n’aimait pas la grammaire, et s’échappait de l’école. Il montra qu’il devait être sculpteur, quoique d’abord il s’occupât seulement de menuiserie et de dessin. On dit qu’en compagnie de Giusto et de Minore, maîtres habiles dans l’art de la marqueterie, il exécuta les bancs de la sacristie de la Nunziata, ceux du chœur, à côté de la chapelle, et plusieurs semblables ouvrages dans l’abbaye de Fiesole et à San-Marco. Grâce à la réputation que ces travaux lui acquirent, il fut appelé à Pise où il laissa dans la cathédrale, près du maître-autel, ce siège qui est occupé pendant la messe par le prêtre, le diacre et le sous-diacre. Sur le dossier on voit trois prophètes qu’il composa de pièces de rapport de diverses couleurs. Il fut aidé par Guido del Servellino et Maestro Domenico di Marietto, menuisiers pisans, auxquels il enseigna si bien son art, qu’ils décorèrent la plus grande partie du chœur qui de nos jours a été achevé dans un meilleur style par Battista del Cervelleria, de Pise, homme vraiment ingénieux et adroit. Giuliano fit ensuite les boiseries de la sacristie de Santa-Maria-del-Fiore ; les mosaïques et la marqueterie dont il les enrichit furent beaucoup admirées. Il s’appliquait également à la sculpture et à l’architecture. Lorsque mourut Filippo Brunelleschi, les administrateurs de Santa-Maria-del-Fiore le désignèrent pour remplacer ce grand architecte. Il entoura les œils-de-bœuf de la coupole d’incrustations en marbres noir et blanc, et construisit les pilastres