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MICHELOZZO MICHELOZZI

ANTONIO FILARETE,
et
SIMONE,
sculpteurs florentins.

Les portes de bronze de Saint-Pierre de Rome n’exciteraient pas notre pitié aujourd’hui si le pape Eugène IV les eût confiées à des mains habiles comme il lui était facile dans son temps où vivaient les Filippo Brunelleschi, les Donatello et tant d’autres artistes d’un mérite éminent. Mais, semblable à la plupart des princes, Eugène IV ne comprenait pas les beaux-arts ou s’en souciait fort peu. Si les princes soupçonnaient combien il est important pour leur renommée de savoir distinguer les hommes de génie, eux et leurs ministres ne se montreraient certainement pas aussi insoucieux. Ils ignorent qu’en employant des ouvriers grossiers et stupides, ils portent des coups mortels à leur propre gloire et aux monuments qu’ils élèvent. Et quelle plus cruelle injustice peuvent-ils faire à leur peuple et à leur siècle ? La postérité ne croira-t-elle pas