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MICHELOZZO MICHELOZZI

était terminé, des escaliers secrets et publics qui missent en communication les divers appartements du palais. Tandis que l’on ornait les salles commencées de plafonds dorés, de stucs, de peintures à l’huile et à fresque, Vasari leva les plans de l’ancien et du nouveau palais, et prépara, non sans peine et sans étude, tout ce qui était nécessaire pour donner un seul niveau aux pièces établies sur des plans différents, et pour les lier entre elles sans nuire à ce qui était déjà fait. Au bout de six mois, il présenta au duc un modèle en bois de cet édifice qui a plutôt la forme d’un château que d’un palais. On pratiqua, d’après ce modèle qui fut agréé par Cosme, des dégagements et des escaliers commodes qui parcourent tous les étages, de telle sorte que maintenant on n’est plus obligé de traverser une foule de salles qui jadis étaient, pour ainsi dire, transformées en passages publics. Enfin le plafond de la grande salle a été élevé de douze brasses, et de magnifiques peintures ont complété ce riche ensemble. Certes, si Arnolfo, Michelozzo et les autres architectes qui ont travaillé à cet édifice depuis sa fondation, revenaient au monde, ils ne reconnaîtraient plus leur ouvrage. Mais n’oublions pas Michelozzo. Les dominicains de Fiesole, après avoir occupé l’église de San-Giorgio depuis le milieu du mois de juillet jusqu’à la fin de janvier, la cédèrent aux Salvestrini, en échange du couvent et de l’église de San-Marco, qu’ils obtinrent du pape Eugène, par l’entremise de Cosme de Médicis et de son frère Laurent. Il fut