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MICHELOZZO MICHELOZZI

magnifiques sur lesquelles donnent des salons, des chambres, des antichambres, des cabinets d’étude, des garde-robes, des étuves, des cuisines, des escaliers secrets et des escaliers communs. Chaque étage renferme des appartements capables de loger, non-seulement un simple citoyen, tel qu’était alors Cosme de Médicis, mais encore les plus grands princes de l’Europe. Nous y avons vu de nos jours des rois, des empereurs, des papes, et, en un mot, les plus éminents personnages (1).

L’an 1433, Cosme ayant été exilé de Florence, Michelozzo, qui lui était sincèrement attaché, le suivit de son propre mouvement à Venise, et ne voulut jamais l’abandonner. Il trouva maintes occasions d’exercer son talent dans cette ville, en dessins, en modèles et en embellissements de maisons et de monuments, pour les amis de Cosme et d’autres gentilshommes. À San-Giorgio-Maggiore, monastère des moines noirs de Santa-Giustina, il bâtit, aux dépens de Cosme de Médicis, une bibliothèque que l’illustre exilé se plut à enrichir d’une foule de livres (2).

L’année suivante, Cosme revint triomphant à Florence, et emmena avec lui Michelozzo.

Peu de temps après, le palais de la Seigneurie commença à menacer ruine, parce que plusieurs colonnes de la cour souffraient, soit du trop grand poids dont elles étaient chargées, soit de la faiblesse des fondements, ou peut-être parce qu’elles étaient formées de blocs mal assemblés. Quelle que fût, du reste, la cause de cet accident, on pria Michelozzo