corps et en bas-relief. En face, Donato éleva, pour le consulat des commerçants, un tabernacle d’ordre corinthien, destiné à recevoir deux statues dont il refusa de se charger, parce qu’on ne lui accorda pas le prix qu’il demandait. Elles furent jetées en bronze, après sa mort, par Andrea Verrocchio, comme nous le dirons en son lieu.
Donato fit ensuite, pour la façade du campanile de Santa-Maria-del-Fiore, quatre statues en marbre de cinq brasses de hauteur. L’une offre le portrait du jeune Francesco Soderini, et une autre celui de Giovanni, fils de Carduccio Cherichini. Cette dernière, qui est la plus estimée, a été surnommée le Zuccone (tête chauve). Donato, qui la regardait comme son chef-d’œuvre, avait coutume de jurer par elle, en disant : « Par la foi que j’ai en mon Zuccone ! » Pendant qu’il la sculptait, il se prit plusieurs fois à lui crier : « Allons ! allons ! parle, parle donc ! » Du côté de la maison canoniale, au-dessus de la porte du campanile, il laissa, entre deux statues, un Prophète et le Sacrifice d’Abraham.
Pour la seigneurie de Florence, il jeta en bronze le groupe de Judith et d’Holopherne, qui fut placé sous une arcade de la galerie de la place. Le courage et la confiance dans le secours du Tout-Puissant, qui animent Judith, contrastent avec le froid de la mort qui saisit les membres d’Holopherne alourdis par l’ivresse et le sommeil. Ce groupe réussit parfaitement à la fonte, et fut réparé avec un art merveilleux. Le soubassement est formé d’un balustre de granit d’une grâce et d’une simplicité