Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/752

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de construction qu’on atteignit plus tard, et chez lesquels l’art de combiner les voûtes était encore dans l’enfance, n’appliquèrent jamais les coupoles sur un plan circulaire à des fabriques un peu considérables. Les Romains, dont les ressources, les moyens d’action, s’étaient augmentés avec le temps, employèrent souvent ce genre de voûte. Le Panthéon, les Thermes de Caracalla, de Titus et de Dioclétien, en offrent de précieux exemples. À la vérité, la plupart de ces dômes sont ouverts au sommet et montent de fond, autrement dit, portent sans aucun intermédiaire sur les murs qui en soutiennent le poids. On a eu tort cependant d’avancer que les anciens ne connaissaient pas les pendentifs : on voit la preuve du contraire dans la tour des Esclaves, hors de la porte Maggiore à Rome, et dans la salle des Thermes de Caracalla consacrée à Hercule, où des voûtes hémisphériques s’élèvent sur un plan octogonal dont les angles sont rachetés par des pendentifs. Quoi qu’il en soit, les pendentifs ne reçurent, pour la première fois, tout leur développement qu’à Sainte-Sophie de Constantinople. Placés sur les angles du carré inférieur, ils forment la base circulaire de la coupole surbaissée et lui servent d’appui immédiat.

Comme plusieurs écrivains ont attribué à Constantin l’honneur de l’édification de la Sainte-Sophie actuelle, qu’il nous soit permis, pour relever leur erreur, de faire ici une courte digression en faveur de cette célèbre église à laquelle, pendant tant d’années, les architectes d’Orient et d’Occident deman-