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huit enfants, au moyen du jeu d’une grue, descendaient à huit brasses au-dessous du toit, de façon qu’ils laissaient voir les anges qui occupaient l’intérieur du demi-globe. Au milieu des huit enfants, que l’on appelait le bouquet d’anges, était une mandorla[1] en cuivre remplie de petites lanternes qui disparaissaient quand on touchait un ressort, et qui reparaissaient allumées dès qu’on lâchait le ressort. Une fois le bouquet d’anges en place, la mandorla, attachée à la petite corde dont nous avons parlé plus haut, venait doucement, à l’aide d’une grue, s’emboîter dans un trou pratiqué au milieu du théâtre où devait se passer la scène principale. Sur le théâtre s’élevait une estrade à quatre degrés, sous laquelle était caché un homme qui arrêtait avec un bouton la mandorla aussitôt que celle-ci était arrivée. Dans l’intérieur de la mandorla était un jeune homme de quinze ans environ, sous la figure d’un ange. Un cercle de fer, soudé à une barre fixée dans le bas de la mandorla, lui entourait le corps et l’empêchait de tomber. La barre était composée de trois morceaux qui entraient facilement l’un dans l’autre, lorsque l’ange s’agenouillait. En arrêtant la mandorla avec un bouton, comme nous l’avons déjà dit, l’homme caché sous l’estrade détachait, au même instant, la barre de fer qui retenait l’ange. Celui-ci, s’avançant sur le théâtre, saluait la Vierge, lui annonçait sa mission divine, et rentrait ensuite dans la mandorla qui remontait à sa première place, dès que l’homme de l’estrade avait rattaché la barre de fange et dé-

  1. Plaque de forme rhomboïdale