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MASACCIO DA SAN-GIOVANNI.

rance qu’aucun maître de cette époque ne s’approcha autant que Masaccio des peintres modernes, a été, jusqu’à nos jours, l’école où se formèrent une foule d’artistes. C’est là que vinrent étudier les peintres et les sculpteurs les plus célèbres, Fra Giovanni da Fiesole, Fra Filippo, Filippino, Alesso Baldovinetti, Andrea dal Castagno, Andrea del Verrocchio, Domenico del Ghirlandaio, Sandro di Botticello, Léonard de Vinci, Pietro Perugino, Fra Bartolommeo di San-Marco, Mariotto Albertinelli, le divin Michel-Ange Buonarroti, Raphaël d’Urbin (5), le Granaccio, Lorenzo di Credi, Ridolfo del Ghirlandaio, Andrea del Sarto, le Rosso, le Franciabigio, Baccio Bandinelli, l’Espagnol Alonso, Jacopo da Pontormo, Perino del Vaga, Toto della Nunziata, et quantité de florentins et d’étrangers que nous passons sous silence, pour dire en un mot que tous ceux qui ont voulu connaître les bonnes règles et les bons principes, sont allés les chercher dans cette chapelle.

Malgré la réputation dont jouissent les œuvres de Masaccio, on pense qu’il se serait distingué encore davantage s’il n’eût été enlevé de ce monde à la fleur de l’âge. Il n’avait que vingt-six ans (6), et sa mort fut si inopinée et si subite, que l’on pensa, non sans quelque fondement, que le poison y avait contribué plus que toute autre chose.

En apprenant cette triste nouvelle, Filippo Brunelleschi ressentit une profonde douleur et s’écria : « Nous avons fait une perte immense en Masaccio. » Il lui avait enseigné la perspective et l’architecture.