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MASACCIO DA SAN-GIOVANNI.

Sigismond II et quatre saints entre lesquels se tient sainte Marie-della-Neve. Un jour Michel-Ange donna, en ma présence, les plus grands éloges à ces figures qui, disait-il, devaient être vivantes du temps de Masaccio.

Pisanello et Gentile da Fabriano, chargés par le pape Martin de décorer l’église de San-Janni, avaient confié une partie de ce travail à notre artiste ; mais lorsqu’il apprit que son protecteur Cosme de Médicis était rappelé de l’exil, il abandonna tout pour courir à Florence. Il obtint aussitôt de continuer la chapelle des Brancacci, commencée dans l’église del Carmine par Masolino da Panicale qui venait de mourir. Mais, avant de se mettre à l’œuvre, il peignit, comme pour montrer les progrès qu’il avait faits, le saint Paul qui est près de l’endroit où tombent les cordes des cloches. Sous les traits du saint, auquel il ne manque que la parole pour être vivant, on reconnaît Bartolo di Angiolino Angiolini (3). Cette figure porte l’empreinte du caractère romain uni à l’énergie chrétienne. En outre, elle pose bien d’aplomb et l’effet des raccourcis y est bien exprimé. Masaccio avait une intelligence merveilleuse de cette partie de l’art. Jusqu’alors tous les peintres plaçaient leurs personnages sur la pointe des pieds. Le premier, Masaccio corrigea ce mode barbare et arriva à cette perfection que nous connaissons aujourd’hui.

À cette époque l’église del Carmine ayant été consacrée, Masaccio représenta en terre verte cette cérémonie, au-dessus de la porte qui conduit au couvent (4). Parmi une foule de citoyens revêtus de