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ments. L’un de ces anges prête une oreille attentive aux sons qu’il tire de son luth. Aux côtés de la Vierge se tiennent saint Pierre, saint Jean-Baptiste, saint Julien et saint Nicolas. Différentes actions de ces saints couvrent le gradin dont le milieu est occupé par l’Adoration des Mages. Cette dernière composition renferme des chevaux d’une beauté inimaginable ; les gens de la suite des Mages sont revêtus des costumes du temps. Plusieurs saints placés autour d’un Crucifix forment le couronnement de ce tableau. Dans la même église, un saint en habit d’évêque, peint à fresque près de la porte qui conduit au couvent, est attribué à Masaccio ; mais je suis certain qu’il est de la main de Fra Filippo, son élève.

De retour à Florence, Masaccio peignit un homme et une femme nus de grandeur naturelle, qui appartiennent aujourd’hui à la maison Palla Ruccellai.

Mais bientôt, poussé par l’amour de l’art, il résolut d’aller à Rome où il espérait faire des études qui le mettraient à même de surpasser tous ses rivaux. Il ne tarda pas à se trouver en crédit dans cette ville. Pour le cardinal de San-Clemente, il exécuta à fresque la Passion du Christ et l’Histoire de sainte Catherine, martyre, dans une chapelle de l’église de San-Clemente. Plusieurs tableaux en détrempe qu’il fit à la même époque se sont égarés ou ont été détruits au milieu des bouleversements de Rome. On en voit cependant encore un à Santa-Maria-Maggiore, dans une petite chapelle, près de la sacristie. Ce tableau renferme le pape Martin traçant avec une pioche les fondements de l’église, l’empereur