fût réduit au plus extrême besoin pour se déterminer à demander quelque argent à ses débiteurs. Il se nommait Tommaso, mais il fut surnommé Masaccio à cause de ses bizarreries et non de ses méchancetés ; car il était la bonté même, et toujours prêt à rendre service. Il se consacra à la peinture dans le temps où Masolino da Panicale décorait la chapelle des Brancacci, dans l’église del Carmine. Il suivait autant que possible les traces de Donato et de Filippo Brunelleschi, et il cherchait à imiter consciencieusement la nature. Ses efforts furent couronnés d’un tel succès, que son coloris et son dessin peuvent sans désavantage soutenir la comparaison avec ceux des artistes modernes. Il lutta avec opiniâtreté et avec bonheur contre les difficultés de la perspective, comme on peut en juger par son petit tableau du Christ guérissant un possédé du démon, qui appartient aujourd’hui à la maison Ridolfo del Ghirlandaio. Il représenta dans cette composition des édifices en perspective dont on voit à la fois l’intérieur et l’extérieur, car il les prit non de face, mais de côté, tout exprès pour rencontrer et pour vaincre les plus grandes difficultés. Il affectionna les nus et les raccourcis que jusqu’alors les maîtres évitaient presque toujours. Son faire était facile, et ses draperies se distinguaient par leur simplicité.
Il peignit en détrempe la Vierge, sainte Anne et l’enfant Jésus. Ce tableau est maintenant à Sant’-Ambrogio de Florence, dans une chapelle près de la porte qui conduit au parloir des religieuses.
Il y a encore de Masaccio, à San-Niccolò, un autre