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un grand Crucifix avec quatre figures, et deux traits de la vie de saint Nicolas.

Pendant que Parri était occupé de ce travail, il fut attaqué par quelques-uns de ses parents avec lesquels il avait je ne sais quel procès. Ayant été secouru à temps, il ne reçut aucun mal ; mais la peur qu’il éprouva fut cause, dit-on, qu’à partir de ce moment, non content de faire ses figures un peu courbées, il leur donna toujours un air effaré.

Déchiré maintes fois par les mauvaises langues et les morsures de l’envie, Parri, pour se venger, représenta dans la même chapelle des démons attisant un foyer sur lequel brûlaient des langues maudites par le Christ. Ce sujet était expliqué par les paroles suivantes : a lingua dolosa.

Parri était très-studieux et bon dessinateur, comme le prouvent une foule de ses dessins que j’ai vus, et entre autres vingt traits de la vie de saint Donato, qu’il fit pour une de ses sœurs qui brodait admirablement. On pense que ce riche ornement était destiné au maître-autel de l’évêché.

Nous possédons dans notre recueil plusieurs dessins à la plume qui montrent toute l’habileté de Parri. Son portrait fut peint dans le cloître de San-Bernardo d’Arezzo, par Marco da Montepulciano, élève de Spinello.

Parri mourut à l’âge de cinquante-six ans. Sa vie fut abrégée par son humeur mélancolique et par sa trop grande assiduité au travail.

Il fut enseveli à Sant’-Agostino, dans le tombeau qui renfermait déjà son père Spinello. Il fut vive-