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son temps et ses paroles, il entra un jour dans le palais où se rassemblaient les Soixante, dont les discussions tournaient toujours au détriment de la ville ; et, dès qu’il vit la salle pleine, il prit des charbons allumés, et les jeta au milieu des Soixante et des autres magistrats, en criant hardiment : « Seigneurs, le feu est chez vous ; tâchez de vous sauver. » Et il se retira aussitôt. Cette action eut plus de pouvoir que toutes les prédications et toutes les menaces : Arezzo ne tarda pas à jouir de la plus profonde tranquillité.

Revenons à Parri. Pour Mona Mattea de’ Testi, femme de Carcascion Florinaldi, il peignit à fresque, dans une chapelle de l’église de San-Cristofano, le Sauveur crucifié et entouré d’anges pleurant amèrement. Au pied de la croix, on voit, d’un côté, la Madeleine et les autres Maries qui soutiennent la Vierge évanouie ; et, de l’autre côté, saint Jacques et saint Christophe. Il représenta, en outre, dans la même église, sainte Catherine, saint Nicolas, l’Annonciation, le Christ à la colonne ; et, au-dessus de la porte, une Piété, saint Jean et la Vierge. Ces dernières peintures ont été détruites, lorsqu’on bâtit une porte moderne en pierre de macigno, et un monastère pour cent religieuses (2).

Giorgio Vasari avait donné un modèle très-étudié de ce monastère ; mais il fut horriblement altéré par des gens indignes de diriger une semblable entreprise. Il arrive trop souvent que l’on tombe sur un ignorant, qui, pour faire l’entendu, se met insolemment à trancher de l’architecte, se pose en cen-