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pratiqué par Giotto et les anciens peintres, d’introduire sous les chairs une préparation en vert de terre, que l’on glaçait avec des couleurs roussâtres et transparentes. Parri usait, au contraire, de couleurs solides pour composer ses tons, qu’il avait soin de mettre là où ils devaient produire le meilleur effet. Il assura ainsi une plus longue vie à ses fresques. Et, lorsqu’il avait établi ses couleurs à leur place, il les unissait avec un pinceau un peu gros et souple, de telle sorte que l’on ne pouvait désirer rien de mieux.

Parri était depuis longtemps éloigné de sa patrie, quand, son père étant venu à mourir, il fut rappelé par sa famille à Arezzo, où il exécuta une foule d’ouvrages qu’il serait trop long d’analyser, mais parmi lesquels il s’en trouve plusieurs qu’il n’est pas permis d’oublier. Dans l’ancienne cathédrale, il peignit à fresque trois Madones et le bienheureux Tommasuolo, ermite de sainte vie, qui avait coutume de porter un miroir qui lui montrait, assurait-il, la Passion de Jésus-Christ. Parri le représenta agenouillé et tenant de la main droite, élevée vers le ciel, son miroir, dans lequel se reflète le Christ assis sur un trône, et entouré de tous les mystères de la Passion. Cette invention charmante et capricieuse servit de modèle pour tous les ouvrages du même genre que l’on traita plus tard.

Je raconterai, en passant, un fait remarquable de l’ermite Tommasuolo. Il s’efforcait de ramener, par ses prédications et ses prédictions, la concorde parmi les Arétins. Mais, ayant reconnu qu’il perdait