Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/661

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prédécesseurs. Ses figures sont plus majestueuses, ses têtes plus vraies et plus expressives ; ses draperies, pleines de souplesse, offrent des plis naturellement formés. Il commença aussi à donner plus de grâce et de beauté aux têtes et aux costumes des femmes et des enfants, et à comprendre la perspective. L’entente du jeu des ombres et de la lumière, et l’étude de la plastique, l’amenèrent à bien rendre les raccourcis les plus difficiles. Mais il réussit surtout dans la peinture à fresque. Son coloris est suave et harmonieux, au delà de toute expression.

Il est évident que Masolino se serait placé au premier rang, s’il eût possédé le dessin dans toute sa perfection, et il est probable qu’il y serait arrivé, s’il eût vécu plus longtemps ; car il réunissait déjà à une manière large et facile un coloris moelleux et délicat, et même un dessin qui ne manquait ni de vigueur, ni de relief (3).



De même que Luca della Robbia, Masolino da Panicale fit son apprentissage dans un atelier d’orfévrerie. Lorenzo Ghiberti était son maître. À quelle meilleure école pouvait-il se trouver ? Nous ne nous étonnerons donc pas si ses travaux, comme le dit Vasari, se distinguèrent par un style large, un dessin plein de vigueur et de relief, et par certaines qualités entièrement nouvelles et en dehors de la