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mais cette association fut rompue comme nous le raconterons dans la vie de Filippo.

Ghiberti écrivit quelques traités en langue vulgaire qui offrent peu d’utilité. Après avoir passé en revue les peintres anciens et particulièrement ceux qui ont été mentionnés par Pline, il coule avec trop de rapidité sur Cimabue, Giotto et les autres artistes de ce temps, pour arriver à se mettre lui-même en scène et à décrire minutieusement, un à un, tous ses ouvrages. On voit qu’il savait mieux manier le crayon, le ciseau et le bronze, que la plume. Lorsqu’il parle à la première personne, il ne manque jamais de dire : Moi, je fis ; moi, je dis ; moi, je faisais ; moi, je disais.

Il mourut d’une fièvre violente, à l’âge de soixante-quatre ans, laissant une renommée immortelle (6). Il fut honorablement enseveli à Santa-Croce. On plaça son buste en bronze, avec celui de son père Bartoluccio, au-dessus de la porte principale du temple de San-Giovanni, et l’on grava à côté cette inscription : Laurentii Cionis de Ghibertis mirâ arte fabricatam.

Les dessins de Lorenzo ont une beauté et un relief admirables, ainsi qu’on peut en juger par un Évangéliste et divers croquis en clair-obscur, que nous conservons dans notre recueil.

Son père Bartoluccio était bon dessinateur aussi, comme le prouve un autre Évangéliste, de sa main, inférieur cependant à celui de Lorenzo.

Dans ma jeunesse, l’an 1528, Vettorio Ghiberti me donna ces dessins et plusieurs autres de Giotto