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culière à Giotto, mais néanmoins dénotent un sentiment profond du bon style moderne. Enfin, la composition de chaque sujet est si bien ordonnée, que les compatriotes de Lorenzo et les artistes de tous les pays s’empressèrent de ratifier les éloges que lui avait accordés Filippo Brunelleschi. Cette porte, du poids de trentre-quatre mille livres, coûta vingt-deux mille florins.

Le brillant succès obtenu par Lorenzo engagea les consuls de la communauté des marchands à lui commander un saint Jean-Baptiste en bronze, haut de quatre brasses, destiné à occuper une niche des pilastres d’Orsanmichele. Lorenzo le commença aussitôt, et ne le quitta qu’après l’avoir entièrement achevé. Il le mit en place, vers l’an 1414, et grava son nom sur la bordure du manteau. On admira, et on admire encore justement, la tête, les bras, les mains et l’attitude de cette statue, qui annonce un grand progrès vers la bonne manière moderne. Lorenzo fut le premier à imiter les chefs-d’œuvre des anciens Romains. Il les étudiait avec ardeur, comme doivent faire tous ceux qui désirent aller à bien. Il enrichit le fronton de la niche d’une figure de prophète en mosaïque.

La renommée de Lorenzo s’était répandue de tous les côtés, lorsque les Siennois, qui avaient vu ses travaux à Florence, le chargèrent d’exécuter en bas-relief deux sujets tirés de la vie de saint Jean-Baptiste, destinés au baptistère de leur cathédrale, pour lequel Jacopo della Fonte, le Vecchietto de Sienne et Donato, avaient déjà jeté en bronze