crédulité de saint Thomas, au-dessus de la porte dédiée à ce saint, sur le Marché-Vieux, il annonça qu’il déploierait tout son savoir dans cet ouvrage. Il l’entoura de planches, afin que personne ne le vît avant qu’il fût achevé. Donato le rencontra un jour, et lui dit : « Quel chef-d’œuvre nous caches-tu donc avec tant de soin ? » Paolo se contenta de répondre : « Tu verras, tu verras. » Donato ne voulut pas le presser davantage, pensant voir, comme d’ordinaire, quelque miracle, quand il en serait temps. Enfin, un matin, en allant acheter des fruits au Vieux-Marché, il aperçut Paolo qui découvrait son ouvrage. Celui-ci, après les salutations d’usage, lui demanda ce qu’il pensait de sa peinture. Donato l’examina attentivement et répondit : « Eh ! Paolo, tu la découvres lorsque tu devrais la cacher. » Cette amère critique affligea profondément Paolo, qui espérait que ses efforts seraient mieux récompensés. Il n’osa plus sortir de sa maison, et continua de s’occuper de la perspective, qui le tint, jusqu’à sa mort, dans la pauvreté et l’obscurité.
Il eut une triste vieillesse, et mourut l’an 1432, à l’âge de quatre-vingt-trois ans.
Il fut enterré à Santa-Maria-Novella (5).
Il laissa une fille qui savait bien dessiner. Sa femme racontait que, toute la nuit, il restait dans son cabinet à travailler à la perspective ; et que, quand elle lui disait de venir se coucher, il répondait : « Oh ! quelle douce chose que cette perspective ! » En vérité, si elle lui fut bien douce, elle ne