Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/593

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
LUCA DELLA ROBBIA.

Mais que la critique se taise ; si Luca n’évita pas tous les défauts qu’entraînent nécessairement à leur suite les innovations, il rencontra, il révéla des qualités auxquelles personne ne songeait. Et nous sentons encore s’accroître la reconnaissance qu’excitent en nous ses laborieuses recherches, ses hardies tentatives, lorsque nous songeons que sous ses inspirations fécondes il se forma, dans sa propre famille, une véritable école dont les membres furent de dignes et dévoués missionnaires de l’art. Ottaviano et Agostino, ses frères, et Andrea, son neveu, remplirent la Toscane et le monde entier de leurs ouvrages, et ses petits neveux, Luca et Girolamo, allèrent enseigner leur science à la France qui bientôt devait montrer avec orgueil ses Léonard Limosin, ses Pierre Courtois, ses Bernard de Palissy.

Pour n’avoir plus à revenir sur ce sujet, nous terminerons cette note en traçant une rapide esquisse des dernières phases de l’histoire des émaux auxquels nous n’hésitons pas à rattacher le procédé de Luca della Robbia qui, nous le répétons, nous paraît n’en être qu’une modification.

Giorgio de Gubbio, Guido Salvaggio, Guido Durantino, Francesco Zanto, Orazio Fontana et son frère Flaminio exercèrent cet art avec une grande distinction, dans les premières décades du seizième siècle, à Faenza, à Urbino, à Castel-Durante, à Pesaro. Orazio et Flaminio Fontana surtout exécutèrent des vases, des coupes, des plateaux, des aiguières, des médaillons, couverts de figures d’une correction et d’une pureté sans égales. Flaminio, gé-