Il était bon et gracieux dessinateur, comme le prouvent quelques-uns de ses dessins rehaussés de blanc, que nous conservons dans notre recueil, et parmi lesquels on remarque son portrait qu’il fit, avec un soin extrême, à l’aide d’un miroir.
La recherche des causes qui forcèrent la sculpture à faire un temps d’arrêt après Niccola de Pise, et de celles qui plus tard la poussèrent avec tant de vigueur dans une voie de progrès incessants, offre assez d’intérêt pour que nous croyions ne pas devoir différer davantage cet examen qui d’ailleurs nous semble tout à fait à sa place à la suite de la biographie de Luca della Robbia, l’auteur de ces hardies et heureuses innovations qui contribuèrent d’une manière si puissante à ranimer la statuaire.
Niccola de Pise avait trouvé cet art abâtardi, dégradé, corrompu dans son expression et dans sa forme, par les débauches de Rome croulante ; appauvri, exténué, par la décadence byzantine, et enfin impitoyablement châtré par un aride et cruel mysticisme. Assujettis à une timide et servile routine, les rivaux de Niccola n’osaient point chercher les remèdes qui seuls pouvaient arracher la sculpture à ses allanguissements funestes, à ses profondes souffrances. Lorsque le Pisan révolutionnaire eut secoué le joug, lorsqu’il eut brisé les bar-