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ture : « Si tu veux me payer un bon dîner, ainsi qu’à tous les élèves de mon atelier, je m’engage à faire entrer facilement tes saints dans leur niche. » Nanni ayant accepté avec empressement cette proposition, Donato l’envoya à Prato, et le chargea d’affaires qui devaient le retenir quelques jours. Pendant son absence, il se mit à l’œuvre avec tous ses élèves, trancha un morceau par-ci, un morceau par-là, rapprocha les saints, fit passer le bras de l’un sur l’épaule de l’autre, et en un mot les agença si bien qu’il était impossible de se douter de la bévue de Nanni. Celui-ci, à son retour, remercia vivement Donato, et lui paya de bon cœur un riche dîner. Au-dessous des quatre saints est un bas-relief qui représente un statuaire sculptant une figure d’enfant, et un maître maçon aidé dans son travail par deux ouvriers. La disposition et l’expression de ces personnages sont parfaites. En entrant par la porte principale dans l’église de Santa-Maria-del-Fiore, on rencontre à gauche un Évangéliste dans lequel Nanni montra du talent (1). On lui attribue encore le saint Lo et le Tabernacle en marbre dont la compagnie des maréchaux enrichit l’oratoire d’Orsanmichele. Au bas du Tabernacle, on voit saint Lo ferrant un cheval possédé du diable. Cet ouvrage mérite de grands éloges.

Sans aucun doute Nanni aurait été loin, si la mort ne l’eût frappé dans la force de l’âge. Ses travaux, bien que peu nombreux, lui assurent un rang honorable parmi les sculpteurs (2).

Il était très-aimé à Florence, sa patrie, où il obtint