Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
GIOVANNI CIMABUE

Il me reste à dire que, dans un livre où j’ai rassemblé des dessins de tous les artistes qui ont existé depuis Cimabue, on voit, de la main de ce maître, plusieurs petites miniatures qui, toutes grossières qu’elles paraissent aujourd’hui, peuvent montrer combien le dessin s’améliora dans ses mains (9).

Le Vasari a-t-il eu tort ou raison de prendre l’œuvre de Cimabue comme le point de départ de la peinture moderne ? Nous n’en savons rien, et nous nous en soucions peu. Cette réponse péremptoire à une aussi vieille, et par conséquent aussi respectable question, pourra offusquer beaucoup de gens, quoique cependant nous nous croyions fort en droit de la faire. En effet, si nous ne sommes pas disposés à noircir du papier, comme tant d’autres, sur ce thème, ce n’est pas, dieu merci ! faute de l’avoir étudié. Nous avons été dupes, nous aussi, et nous avons perdu un temps que personne ne nous rendra dans cette recherche vaine, dont notre naïve curiosité exagérait l’importance et les éléments. Nos lectures et nos conférences n’ont rien pu nous apprendre de décisif à cet égard. Et nous ne sommes sûrs que d’une chose, c’est que ceux qui s’en sont mêlés comme nous auraient dû avouer ce que nous avouons. Mais, on a mieux aimé jusqu’ici faire prendre le change au lecteur, et l’abuser par les plus oiseuses indications.