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docteur Ferrante Borsetti, qui nous parle de miniatures sur parchemin, dont un certain Giovanni Alighieri aurait orné une copie manuscrite de Virgile, faite en 1193. Par malheur, il ne reste aucune trace de ce monument qui a paru suspect à maints hommes graves et consciencieux, parmi lesquels nous nous contenterons de citer le savant Lanzi.

L’histoire se tait sur le rôle que les arts jouèrent à Ferrare jusqu’au commencement du quatorzième siècle. Seulement alors Vasari nous apprend que Giotto, en revenant de Rome en Toscane, s’arrêta dans cette ville et y peignit, pour les princes de la maison d’Este, dans le palais, et à Sant’-Agostino, plusieurs ouvrages qui, assure-t-il, existaient encore de son temps.

Quelle impulsion le rénovateur florentin imprima-t-il au génie ferrarais ? quelle influence ses puissants exemples exercèrent-ils sur cette ville ? rien ne nous le dit. Ferrare semble frappée de stérilité lorsque déjà Florence montrait avec fierté ses Cimabue, ses Arnolfo di Lapo, ses Andrea Tafi, ses Gaddi, ses Margaritone ; lorsque des flancs de Pise étaient déjà sortis les Niccola, les Giovanni, les Andrea ; lorsque déjà Sienne avait donné la vie aux Guido, aux Turrita, aux Ugolino, aux Duccio, aux Memmi ; lorsque Bologne, dès le douzième siècle, se vantait d’avoir produit les Guido, les Ventura, les Ursone ; lorsque déjà Rome, Venise, s’étaient montrées non moins fécondes. Ferrare regardait-elle donc d’un œil froid les généreux efforts de ses rivales ? se raidissait-elle donc contre le grand mou-